UNE JOURNÉE DE LA TERRE QUI RESTERA DANS LES ANNALES
· Des centaines de récits ont fait le tour du monde, décrivant un retour à la Nature dans des zones d'habitat humain, redevenues silencieuses.
- Extinction Rebellion, dans le cadre de sa campagne #L'amour et la Rage aux temps du Corona, a demandé à des membres de plus de 65 pays de relater certaines de ces histoires.
· La présence de la nature au sein des villes, contribue à nous offrir un peu de répit en ces temps difficiles que nous traversons toutes et tous, ce qui est fort appréciable, #AloneTogether.
Mercredi 22 avril 2020, dans le monde entier- Alors que toute la planète est en proie à la pandémie de Covid-19, que plus de 2 millions de personnes ont contracté le virus, qui fait des centaines de milliers de morts dans le monde, et qu'aucun vaccin n'a encore été développé, Extinction Rebellion sollicite son réseau mondial, demandant à tous les rebelles d'envoyer leurs témoignages, et observations de situations inhabituelles. Présent dans plus de 65 pays, le mouvement international est à même de pouvoir témoigner de cette frappante réalité des villes redevenues silencieuses. La Nature, d'ordinaire absente du chaos des activités humaines, reprend ses droits dans les lieux désertés par l'homme. Nous avons compilé quelques uns de ces exemples rapportés par des rebelles du monde entier.
Commençons donc avec Joseph Masembe d'XR Ouganda, qui nous confirme que “le braconnage est au plus bas, que la pollution de l'air et de l'eau a considérablement diminué, et que les activités de déforestation semblent être au point mort.” Depuis Kampala, Flavia nous écrit aussi qu'il devient tout à fait “courant d'apercevoir maintenant des animaux, et des oiseaux que l'on voyait rarement auparavant dans nos rues et nos jardins. Dans le parc national Queen Elizabeth, des lions sont tranquillement couchés sur la route. On n'aperçoit pas ces grands félins dans la journée d'habitude, et là ils profitent du soleil et de la chaleur du revêtement, comme s'ils étaient eux aussi forcés de faire une pause. Ils nous font sentir moins seuls, en quelque sorte.”
XR Congo nous fait remarquer que les humains ne sont pas les seuls à être menacés par le Covid-19. “Le parc national des Virunga au Congo, qui abrite environ un tiers des gorilles de montagne du monde, a fermé jusqu'en juin au moins, suivant les conseils de scientifiques, et spécialistes qui ont alerté sur le fait que les primates, y compris les gorilles de montagne, étaient susceptibles d'être gravement affectés par le coronavirus. On peut s'émouvoir de constater que les humains pensent aussi aux autres habitants de notre pays, eux aussi menacés par ce Covid-19 qui répand tant de désolation sur toute la planète”, explique James Kataliko.
En Afrique du Sud, à Langebaan, à l'ouest du Cap, "on a pu voir des milliers d'oiseaux, comme nous n'en avions jamais vu auparavant, fondant sur la côte, se jetant sur les sardines effectuant leur migration annuelle, et n'étant cette année pas pêchées par l'homme," décrit Nicole Collier-Naidoo d'XR Afrique du sud. “Il y a une dimension cathartique dans le fait de voir toute cette vie s'épanouir, au milieu de tant de tristesse, qui nous fait prendre un peu plus conscience que nous avons trop tendance à considérer que le moindre présent nous est dû.”
Ajinkya Chikte, membre d'XR India relate qu'il a vu des dauphins dans la baie de Mumbai. “C'était incroyable de voir, dès le début du confinement, ces magnifiques créatures que nous n'avions jamais vu si près, s'approcher de nos habitations dorénavant silencieuses,” déclare Ajinkya. “C'était presque comme si la Nature se montrait solidaire de nos souffrances, en nous gratifiant de la grâce et de la beauté, qui nous faisaient justement défaut, en nous donnant l'espoir d'un lendemain meilleur.”
Encore plus à l'est, XR Australie confirme avoir observé des kangourous en plein centre-ville, ce qui contraste fortement avec le contexte de ravages causés par les feux de forêt en début d'année. “Ce n'est en fait pas rare d'apercevoir des kangourous dans les rues, ou les jardins de certaines banlieues, mais ça l'est beaucoup plus d'en voir au cœur de la capitale, comme sur le pont de Sydney récemment,” a déclaré Larissa, au nom du mouvement.
Même au Mexique, où le confinement a été plus tardif que dans d'autres pays, les habitants ont pu observer des scènes assez inimaginables. Melissa Jiménez, d'XR Mexique, explique comment les “hotels des Caraïbes, regorgeant habituellement de vacanciers, se retrouvent dorénavant à héberger des hôtes fort différents. Jaguars, tortues luth, grands hoccos, et même des crocodiles sont venus explorer le silence de ces lieux que nous avons desertés. Peut-être que quand tout cela sera fini, nous trouverons un moyen de coexister. En attendant, apprécions la beauté de la Nature, si bienvenue en ces temps de peur et d'incertitude.”
Michael Raphael, d'XR Israël raconte que sur la plage, près de chez lui à Tel Aviv-Jaffa, “ il a vu une grande tortue de mer brune, et qu'un vieux pêcheur de Jaffa avec qui il la contemplait, lui a dit que "la dernière fois qu'il en avait vu une, c'était sous mandat britannique en 1947’”.
Ces quelques récits recueillis à l'occasion de cette mémorable et inhabituelle Journée de la Terre témoignent de l'aptitude de la planète à se régénérer, et font office de phare dans l'obscurité, nous redonnant un peu d'espoir . La Nature nous encourage à surmonter tout cela, à survivre. Le Vivant reprend le dessus, alors que de vastes portions de la planète subissent le confinement. En attendant, Extinction Rebellion continue à fortifier, et à consolider son réseau international résilient, de dispenser des conseils, de faire preuve de solidarité durant cette épreuve commune, et de continue à puiser son inspiration au cœur du Vivant, et de la Nature pour lesquels nous luttons, et nous nous rebellons.
Pour plus d'informations ou pour consulter plus de témoignages de rebelles de plus de 65 pays, merci de contacter [email protected]