Crédit photo : XR Washington DC
Dans ce numéro : Mégafeux en Amazonie | AntiCOP | Résumé d'actions
Cher·ère rebelle,
En 2024, des élections décisives pour notre futur se sont tenues à plusieurs endroits du globe. Le 5 novembre, les États-Unis, l'un des plus puissants pays du monde, ont voté pour redonner le pouvoir au criminel climatique qu'est Donald Trump. Les conséquences pour la planète et l'avenir de l'humanité sont dramatiques, et l'heure n'était pas aux réjouissances.
Si Donald Trump menace notre survie, ses opposants, Kamala Harris et Joe Biden, ont également encouragé l'industrie des combustibles fossiles et incarnent un système qui exploite depuis longtemps le Sud global, et met en péril les générations futures. Les trois personnalités politiques travaillent au sein d'une structure de pouvoir impérialiste, hyper-capitaliste et bâtie sur des terres volées, qui a hérité de la violence coloniale. Iels conduisent notre monde toujours plus proche de l'abîme, proche de l'effondrement écologique et social.
En cette période critique, souvenons-nous que la démocratie ne se déroule pas seulement dans les urnes. La véritable démocratie demande une participation active quotidienne. Nous ne pouvons plus accepter de candidats symboliques, issus de l'élite. Nous exigeons une « Chambre du peuple » et des assemblées citoyennes, dirigées par des personnes ordinaires, de sorte que les pays soient gouvernés par la volonté de la majorité, et non par les intérêts des puissants.
Le XXIe siècle retrouvera du sens avec la fin de la mascarade politique grotesque et de la course à la célébrité, et avec la libération du peuple. Par ailleurs, les inégalités croissantes, les ravages écologiques et les atrocités en cours en Palestine, au Soudan et au Congo doivent faire l'objet de mesures urgentes.
En attendant la mise en place d'un tel système, nous devons résister aux régimes impérialistes de domination. Autrement dit, nous devons continuer, sans relâche, à nous organiser, à bloquer, à boycotter et exiger des comptes pour la souffrance et la dégradation environnementale. Nous devons perturber les festivals d'écoblanchiment, tels que les COP, financées par l'industrie fossiles, jusqu'à ce que le peuple détienne réellement le pouvoir. Imaginez une planète guidée par les décisions d'une assemblée mondiale. Ce futur est possible et nous sommes en train de le construire.
Il devient de plus en plus difficile de montrer la vérité, en raison de la répression croissante qui s'abat sur les activistes pour l'environnement. Des dizaines de rebelles ont reçu des peines de prison, dont certaines vont jusqu'à 5 ans. Mais c'est en pensant à leur sacrifice et aux générations futures que nous recommencerons à résister, avec force et sans violence. En avant !
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Contenu
- Temps forts : Mégafeux en Amazonie, Assurez notre survie, AntiCOP 2024
- Tour d'horizon : défense de l'éducation et de la Marche des Fiertés en Argentine, lutte contre le pétrole au Congo, fin du gaz en Écosse
Temps forts
Combat contre les mégafeux en Amazonie
Septembre - actuellement | La Paz, Bolivie
Des défenseur·euses de la planète rejoignent des rebelles, qui défilent pour exiger la fin de l'extractivisme à l'origine des ravages en Bolivie. Crédit photo : XR Bolivie
Une fois de plus, en Bolivie, des rebelles sont descendu·es dans les rues pour demander au Sénat de prendre des mesures urgentes face à la crise écologique. Les feux qui se sont déclarés fin septembre 2024 ont battu tous les records, en détruisant plus de 10 millions d'hectares. La région de Santa Cruz, à l'est, a été la plus durement touchée.
Ces feux empoisonnent l'air, nuisent aux communautés, anéantissent des écosystèmes essentiels et perturbent le cycle hydrologique. Ils menacent également les services écologiques qui nous maintiennent toustes en vie. La terre appelle à l'aide, mais les dirigeant·es répondent à une vitesse atrocement lente, trouvent des excuses et lancent des promesses en l'air.
Depuis août, XR Bolivie, en coordination avec des mouvements tels que Lucha X La Amazonía (Lutte pour l'Amazonie), a organisé de nombreuses actions à La Paz, là où siège le gouvernement. Les rebelles ont envoyé des lettres aux autorités compétentes, organisé des forums publics et mené des actions directes, en compagnie de plus de mille défenseur·euses de la planète. Les manifestant·es ont été fortement réprimé·es par la police et par le personnel de sécurité, qui ont répondu à la non-violence par des gaz lacrymogènes, des plombs et des bâtons de dynamite.
La coalition demande la fin de l'expansion de l'agriculture industrielle et de l'élevage, principaux responsables de la déforestation amazonienne en Bolivie. Grâce à ses efforts, un appel national à l'action a été diffusé et même des municipalités de taille moyenne se sont jointes pour demander une alternative à l'extractivisme.
XR Amérique Latine a mis sur pied une campagne régionale axée sur les feux, pour lutter contre l'extractivisme qui entraîne les ravages de l'Amazonie et décime des communautés. Crédit photo : Extinction Rebellion Latinoamérica AbyaYala
Même si les feux ont été partiellement contenus grâce à la saison des pluies et à l'héroïsme de pompier·ères bénévoles, les conséquences à long terme sont incalculables. Les dégâts qui touchent les écosystèmes mettent également en péril la sécurité alimentaire, en particulier pour les communautés indigènes qui dépendent de l'Amazonie.
La dernière action de XR Bolivie visait à soutenir la grève de la faim d'un membre de Lucha X La Amazonía, qui a passé sept jours devant le ministère de la Défense, pour le presser d'endiguer immédiatement les feux dans la zone protégée de Madidi, qui a perdu plus de 30 000 hectares en quatre mois.
XR Amérique Latine a également lancé une campagne régionale axée sur les feux. Sans compter la Bolivie, le continent a perdu 85 millions d'hectares en une année seulement. Selon l'UNEP, cette perte est due à un ensemble colossal de feux de forêt, provoqués par la crise climatique.
Des dommages irréversibles accompagnent chaque hectare brûlé. Et les réponses gouvernementales arrivent trop tard. Des rebelles de Bolivie et d'Amérique Latine élèvent la voix : « Nous n'en pouvons plus. Nous exigeons des mesures immédiates. Nous ne pouvons pas laisser une autre année de destruction se produire, ni mettre en péril nos forêts et notre futur. Il est temps d'agir, maintenant. Plus de promesses en l'air. La Terre pleure et nous ne nous tairons pas. »
Assurez notre survie
18 octobre | Londres
Photo : Gareth Morris / Extinction Rébellion
XR Grande-Bretagne a fait comprendre aux compagnies d'assurances que la partie était finie. Il est temps d'abandonner les projets de combustibles fossiles et de privilégier les gens au profit. À travers Londres, les rebelles ont vogué à bord d'un traditionnel bateau rose et ont occupé des bâtiments célèbres mondialement. Iels ont également réalisé une scène de crime climatique aux portes des entreprises. Chaque jour, iels ont parlé des retombées néfastes des compagnies d'assurance sur les vies de personnes ordinaires, partout dans le monde.
La rencontre internationale pour le climat et le vivant : l'AntiCOP 2024
Du 4 au 9 novembre | AntiCOP 2024, Oaxaca, Mexique
Crédit photo : Asamblea Istmo (Organisations indigènes pour les droits humains à Oaxaca - OIDHO)
Des rebelles de XR Équateur et XR Medellín se sont réuni·es à Oaxaca, en compagnie de plus de 250 personnes venant des cinq continents, pour réclamer la protection de la nature. AntiCOP est plus qu'une réponse aux COP officielles, c'est un espace de résistance et de construction collective visant à changer la trajectoire d'une planète dévastée par l'extractivisme et les injustices sociales.
The gathering brought together representatives from the following indigenous peoples and territories: Waorani people, Yaqui tribe, Purepecha people, Zapotec people, Chatino, Mixteco, Ngiwa, Chontales, Wayuu, Ikots, Sami, and K'Ana nation.
Des rebelles et des représentant·es de peuples indigènes venant des cinq continents défilent pour la justice climatique, à l'occasion de l'AntiCOP 2024, au Mexique. Crédit photo : XR Équateur
Principal organisateur, Extinction Rébellion a réuni des groupes diversifiés autour d'ateliers sur les mécanismes et le financement de la dépossession, la monétisation et la marchandisation de la vie, les migrations et les déplacements forcés, la crise mondiale de l'eau, les gaz à effet de serre et les produits agrochimiques toxiques. Les organisations participantes ont adopté une feuille de route, un calendrier et un programme d'action pour s'adapter à la crise environnementale et obtenir la justice climatique.
« Nos actes de résistance reflètent les luttes communes du Sud global. Des communautés, des peuples et des mouvements s'élèvent contre la crise climatique, la militarisation et la marchandisation de la vie, est-il écrit sur une déclaration rédigée par des rebelles et des allié·es lors de l'AntiCOP. Des combats autochtones aux mobilisation pour la justice climatique, notre histoire est forgée dans l'adversité. Uni·es et organisé·es, nous bâtirons un monde où seront priorisées la vie et la dignité de tous les peuples. »
*Des rebelles manifestent contre l'inaction lors de la COP16 à Cali, en Colombie. Crédit photo : XR Colombie
De leur côté, des rebelles de XR Équateur, Bogotá et Medellín ont fait entendre leur voix pendant la COP16 à Cali, en Colombie. Iels ont participé au Forum social des économies transformatrices, aux côtés de représentant·es de plus de 30 pays, afin de coordonner des actions collectives pour la justice climatique. En outre, iels ont dénoncé l'extinction de milliers d'espèces et l'indifférence flagrante des gouvernements et des institutions.
Iels n'ont pas manqué une seule occasion d'exiger des solutions et des réponses, de mettre en doute les promesses vides des personnes au pouvoir, et de montrer leur solidarité avec les communautés directement frappées par la crise climatique.
Résumé d'actions
2 octobre | Dans plusieurs villes d'Argentine : *Crédit photo : Emmanuel Vidal (Scientifiques en Rébellion d'Argentine)
Les mouvements sociaux et environnementaux ont à présent la lourde tâche de défendre l'éducation publique et gratuite. En Argentine, le gouvernement ultracapitaliste de Javier Milei réduit considérablement le financement accordé à la science et à l'éducation, tout en investissant dans des avions de guerre et des outils de répression. Ce coup porté à la connaissance et à l'apprentissage n'est pas anodin : le régime politique est fondamentalement extractiviste et ne reconnaît ni la crise climatique, ni les recherches scientifiques à ce sujet. Dans ce contexte, plus d'un million de personnes, rejointes par des rebelles, se sont mobilisées pour réclamer un changement. « Nous avons besoin de professionnel·les attaché·es à la nature et aux communautés, souligne un membre des Scientifiques en Rébellion d'Argentine. Nous nous battons pour la science, l'éducation gratuite et pour un futur anti-extractiviste. La lutte pour la connaissance et celle pour la planète sont les deux faces d'une même pièce. »
31 octobre | Goma, République démocratique du Congo : Crédit photo : Notre Terre sans Pétrole
Des rebelles de XR Université de Goma et plus de 120 ONG ont lancé la campagne « Notre Terre sans pétrole » pour saluer la décision, prise le 11 octobre, d'annuler partiellement l'appel d'offres pour 27 blocs pétroliers et 3 blocs gaziers. La campagne a également pour but de réaffirmer l'opposition à tout projet d'extraction de pétrole de gaz en RDC, lequel aurait des conséquences désastreuses pour les vies des Congolais·es, la sécurité alimentaire, la préservation de la biodiversité, les droits sur la terre et l'économie rurale de la pêche ainsi que pour l'adaptation aux changements climatiques. Marqué par un concert incroyable à Goma, le lancement a rassemblé plus de 400 passionné·es de l'environnement.
2 novembre | Buenos Aires, Argentine : Crédit photo : Extinction Rébellion Amérique Latine AbyaYala
En Argentine, des rebelles ont pris part à la 33e Marche des Fiertés pour célébrer la diversité, l'inclusion ainsi que l'amour sous toutes ses formes, et pour dénoncer les politiques du président Milei, qui portent préjudice aux droits humains et environnementaux. À travers la lutte pour les droits LGBTIQ+, les rebelles se battent pour le futur de la planète, car il n'y a de place pour aucune communauté sur une planète brûlée. Une personne explique : « La Marche des Fiertés sert à défendre les droits de tous les peuples et corps opprimés. C'est pourquoi notre message est anti-extractiviste, anti-sioniste, anti-raciste et anti-terricide. » Nous devons faire front commun, car nous luttons toustes contre le même système qui marchandise, opprime et criminalise. Toutes les vies doivent être défendues.
7 novembre | Parlement écossais : Crédit photo : XR Écosse
De courageux·euses militant·es d'Extinction Rébellion se sont enchaîné·es à l'extérieur du Parlement écossais à Édimbourg, en signe de résistance contre un projet de centrale électrique alimentée en gaz à Peterhead. Ce projet aggraverait la dépendance de l'Écosse à l'égard des combustibles fossiles. Le pays doit se libérer de leur emprise et refuser les fausses promesses du captage de carbone, c'est le message qu'ont envoyé les activistes en s'attachant devant ce bâtiment.
11 novembre | Kampala, Ouganda : Crédit photo : @Studenteacop
Dès le début de COP29 à Bakou, des dizaines d'activistes anti-EACOP ont été arrêté·es par la police, tandis qu'ils marchaient pacifiquement vers le Parlement pour demander l'arrêt de la construction de l'oléoduc d'Afrique de l'Est, le projet mortifère de Total Énergies, et la fin de toutes ses infrastructures pétrolières. Au milieu de la répression policière, le mouvement Students against EACOP, qui menait la manifestation, a affirmé que la désobéissance civile restait la seule manière d'exercer une pression constante sur les entreprises et le gouvernement, et que le droit de manifester pacifiquement était un droit constitutionnel.
Merci
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